Améliorer l’offre de transport, nous le souhaitons tous. Aider les Parisiens à se servir de mobilité douce, nous souscrivons totalement à cette idée. 

Alors avoir un service de vélo à la demande qui fonctionne, comme dans quasiment toutes les grandes métropoles et au-delà de nos frontières, moi je vous dis, Madame la Maire, pourquoi pas ? 

Nous pourrions en effet tenter d’offrir aux Parisiens des Vélib qui roulent, jour et nuit, électriques ou non, et qui ne viendraient pas vider le portefeuille du contribuable. Je sais que vous y travaillez depuis de longues années… Sans véritable succès. Sérieusement, au delà de l’ironie, les chiffres sont accablants : 

  • Un marché de 700 millions d’euros, 
  • Une rallonge de 12 millions accordée à Smovengo,  pour ne voir aucunes améliorations,
  • Des tarifs plus élevés de 18% par rapport aux tarifs pratiqués par les autres villes françaises, 
  • Et qui continuent d’augmenter.

Il faut le dire, et c’est encore plus vrai depuis quelques semaines, la dégradation du service est continue. A tel point que vous avez dû faire évoluer l’application, pour que l’on puisse voir sur une station quels sont les vélos qui marchent. Faites le test, je vous assure, c’est très parlant. 

C’est donc à juste titre que les 370 000 abonnés et autres usagers de Vélib ont le droit de se demander pourquoi le système est à ce point dysfonctionnel. 

Stations vides, boîtiers électroniques en panne, batteries électriques à plat, vélos cadenassés ou privatisés. Le ressenti des usagers est bien loin des 80% de disponibilité que claironne l’opérateur. Je le signale aussi au passage, on constate la même insuffisance de structures pour les autos propres, pas assez de stations de recharge, et quand il y en a, beaucoup de chargeurs défectueux, sans parler des embouteillages.

De même, sur les questions de sécurité, les défaillances se multiplient : pneus crevés, freins qui lâchent… La vie de certains usagers a ainsi pu être mise en danger quelquefois.

Qui, ici, dans notre assemblée, accepterait de payer le prix fort pour un service peu disponible, défaillant et qui pourrait vous blesser ? Car les usagers paient Ieur abonnement. Et, ne l’oublions pas, les collectivités, c’est-à-dire, comme le disait hier mon collègue Pierre Casanova, les contribuables, paient encore plus. 

Alors, Madame la Maire, se gargariser d’un succès de façade en soulignant que près de 40 millions de trajets en Vélib sont effectués chaque année, c’est bien. Mais pouvez-vous nous dire ce que le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole compte faire pour que les Parisiens en aient enfin, sinon pour leur argent, au moins pour un service disponible, fiable et sécurisé ?

Parce que le résultat nous le connaissons par avance, les Parisiens qui en ont les moyens vont s’acheter des vélos, parce qu’ils auront  les moyens de les parquer dans un endroit sûr. Les autres, la plupart, vont se débrouiller avec un service en panne permanent. Et en attendant, on prend un retard fou dans la révolution des mobilités propres. Alors oui, les Parisiens ont le droit de vous demander des comptes.

Je vous remercie.