Sur le rapport annuel sur la gestion des déchets ménagers assimilés à Paris qui confirme une tendance toute petite à l’amélioration amorcée depuis quelques années. On voit en effet encore une fois une toute petite diminution des tonnages collectés par rapport à 2023. On est à – 0,4 %. On pourrait parler de stagnation qui s’inscrit dans la continuité d’une baisse globale observée de 6 % des déchets produits.
Dans la communication sur l’année 2023, la ville s’était engagée à renforcer les dispositifs de tri, développer le compostage et élargir les solutions de réemploi. Et globalement, des progrès ont été faits sur la fréquence des collectes des bacs jaunes, des dispositifs pour le tri des déchets alimentaires et l’accessibilité au point d’apport volontaire. Par ailleurs, la communication d’aujourd’hui annonce le lancement de 59 nouveaux sites de compostage collectif accompagnés de la distribution de 1 477 lombri composteurs individuels. Cependant, malgré ces avancées, plusieurs défis persistent. L’incinération demeure la principale voie de traitement des déchets résiduels représentant encore 87 % du contenu des poubelles grises et une augmentation des erreurs de tri est relevée, en particulier dans les bacs multimatériaux. Ces erreurs nuisent à la qualité des flux collectés évidemment et freinent les performances de recyclage. À ce jour donc, les résultats restent timides et la ville doit impérativement renforcer ses actions de prévention, d’éducation au tri et encourager plus fortement le réemploi et la réduction à la source. La ville fait face à des lacunes structurelles, des efforts insuffisants pour encourager le tri, en particulier auprès des jeunes public, c’est l’éducation et une progression trop lente dans le déploiement de points d’apport volontaire et de composteur de proximité.
Malgré la généralisation du tri imposée par la loi AGEC en 2018 de mémoire, 2019. L’insuffisance des infrastructures seulement 621 copropriétés couvertes en 2023; vous imaginez à l’échelle de Paris ce que ça fait; limite la collecte et la valorisation des déchets. On peut tout de même noter les avancées les trilib’, les points d’apport volontaire, les composteurs, mais leur répartition reste très inégale sur le territoire. Et la généralisation du tri des biodéchets reste un défi.
En 2023, seuls 200 abris bacs étaient disponibles. Je m’arrêterais une petite minute sur la question des mégots de cigarettes qui est un vrai défi pour une ville comme la nôtre. Il y a beaucoup de progrès qui ont été faits ces dernières années sur le traitement de ce type de déchets. On sait les valoriser, on sait en faire autre chose et il est plus que temps de faire un plan innovant et volontaire. Aujourd’hui à Paris, dans 90 % des cas, on jette au mieux les mégots dans les poubelles de rue. Nous attendons donc toujours le plan de communication de la mairie sur ce sujet. Dans le 6e arrondissement, on avance, les conseils de quartier s’en sont saisis et ont obtenu la multiplication des cendriers de rue avec l’appui de petits tracts pédagogiques qu’ils distribuent eux-mêmes. Mais si c’est une réponse concrète, ce n’est pas à l’échelle de l’enjeu. C’est à la mairie de Paris de se saisir de ce sujet et d’investir vraiment pour qu’il y ait plus de mégots aux pieds des arbres et que ceux qui sont récoltés soient recyclés et non jetés dans la poubelle générale.
Comme tout bilan, il faut distinguer ce qui relève d’une amélioration structurelle de ce qui découle de facteurs extérieurs. L’évolution positive entre guillemets des tonnages par exemple est aussi la conséquence de la baisse des activités économiques, du recul démographique et de la mutation des modes de consommation. Ainsi, s’il faut reconnaître certaines avancées, ces progrès demeurent largement insuffisants, au regard de l’urgence environnementale. La faiblesse encore une fois du tri des biodéchets en est un exemple frappant, il représente 26 % du contenu des poubelles parisiennes mais seulement 1 % aujourd’hui effectivement triés.
Donc en conclusion, si la ville revendique des avancées notables en matière de propreté et de gestion des déchets, ces progrès restent fragiles et souvent plus affichés que véritablement transformateurs. Seule une action plus structurante permettra de répondre à l’urgence climatique.
Je vous remercie.