En septembre dernier, l’offensive militaire menée par l’Azerbaïdjan a conduit à un nettoyage ethnique, sous menace génocidaire. Nous avons assisté, impuissants, à l’exode de la population du Haut-Karabagh pour fuir les forces du président Aliyev, résolu à effacer l’identité de ce peuple. Dans des conditions extrêmement difficiles, la population du Haut-Karabagh a trouvé refuge en Arménie.
La France et sa diplomatie ont longtemps été isolées en Europe dans son soutien au Haut-Karabagh et à l’Arménie. Mais grâce à son action volontariste, elle est parvenue à entraîner d’autres pays aux côtés du peuple arménien.
Alors les besoins sont massifs :
accueillir dans de bonnes conditions les réfugiés du Haut-Karabagh à travers un plan à long terme d’aide à la réintégration des réfugiés qui malheureusement ne pourront pas, tout de suite, retourner au Haut-Karabagh;
donner accès à la facilité européenne de paix pour permettre à l’Arménie de se défendre;
et renforcer la création d’une mission européenne pour protéger la souveraineté et l’intégrité de l’Arménie menacée par ses voisins russe et azerbaïdjanais.
Au regard des enjeux, nous soutenons évidemment cette aide d’urgence pour permettre d’accompagner l’installation durable de la population réfugiée du Haut-Karabagh en Arménie.
Mes chers collègues, nous étudions ce matin, une délibération fixant les redevances liées à l’occupation ou l’utilisation temporaire du théâtre de la Concorde.
Une première délibération sur une annonce faite lors des vœux de la Maire, mais jamais débattue en Conseil de Paris et qui n’a pas fini de nous interroger comme le traduisent les interventions précédentes.
Madame la Maire a évoqué ce lieu comme un rempart à l’obscurantisme, sa directrice a parlé d’un lieu conçu comme une alternative aux services publics de l’audiovisuel, rien de moins. Selon la délibération, le Théâtre de la Concorde sera un lieu de mémoire et de réflexion internationale sans frontières temporelles ou spatiales, qui questionnera le sens même de sa vocation.
Effectivement, l’objectif est peu clair ou plutôt le flou permet tout et pose question. Oui notre démocratie est mise à mal, par la montée des populismes partout dans le monde. Notre démocratie souffre des raccourcis, de l’inculture et des fake news y compris à Paris et nous devons impérativement renforcer nos institutions démocratiques afin de parer à toutes ces attaques : par l’éducation, par la sensibilisation, par l’éducation à l’information. Mais permettez-moi de douter que la Ville soit la mieux placée pour le faire puisque pour la Ville tout opposant à ses politiques publiques relèvent de la fachosphère et donc nous avons des raisons d’être inquiets.
Et puis défendons la démocratie sans pluralisme. Annoncé par la Maire en janvier, les élus restent pourtant à l’extérieur du comité d’orientation et c’est loin d’être anecdotique. Bien évidemment, nous saluons tous la qualité des personnalités membres du comité d’orientation, mais où est le pluralisme politique pour décider du projet du théâtre de la Concorde, qui décidera de la proclamation de la gratuité de la mise à disposition des espaces, autant de question auxquelles cette délibération ne répond pas. On aurait pu par ailleurs, imaginer bien d’autres usages à ce lieu au service des Parisiens, ce ne sont pas les compagnies qui manquent d’espaces comme nous le savons tous. En l’absence d’une vision partagée sur ce projet, en l’absence de l’intégration des élus, en se fiant à des expériences similaires par le passé et en l’absence de précisions sur le modèle économique, nous ne voterons pas cette délibération.
Je suis très heureuse de présenter aujourd’hui, au nom du groupe MoDem, Démocrates et Écologistes, cette troisième niche de la mandature, toujours dans un esprit extrêmement constructif, c’est ce qui préside systématiquement à la manière dont nous avons travaillé dans le cadre de ces niches.
Notre ville cache parfois des réalités que nous ignorons. C’est le cas avec le syndrome de Diogène, ce trouble complexe, souvent invisible, qui touche plus de nos concitoyens que nous ne le pensons. Et bien que peu connu, il mérite toute notre attention.
Décrit pour la première fois en 1975 par trois gériatres, ce syndrome se caractérise par différentes modalités mais les plus fréquentes sont un trouble de comportement conduisant à des conditions de vie négligées voire insalubres. Il peut se manifester par des formes allant de la négligence extrême à un isolement social sévère et se manifeste généralement par une accumulation compulsive d’objets. Il peut se manifester dans tous les lieux de vie, de la rue aux Ehpad, aux résidences service en passant par les logements.
Si le syndrome de Diogène est souvent associé aux personnes âgées, il peut néanmoins affecter des individus de tous âges et concerne tous les milieux sociaux. C’est pourquoi, cette diversité exige une attention particulière et une réponse adaptée à chacune des situations. La meilleure prise en charge de ce syndrome constitue donc une exigence à double titre.
D’une part, pour aider les personnes qui en souffrent. Ces personnes, généralement, ne demandent pas d’aide, car l’isolement est un corollaire de ce syndrome. Elles se retrouvent donc piégées dans un cercle vicieux qui aggrave leur situation.
D’autre part, pour des raisons de sécurité et de salubrité publique qui sont particulièrement importantes dans une ville comme Paris à la densité très forte. L’insalubrité des habitats et les comportements graves associés au syndrome de Diogène peuvent mettre en danger non seulement les personnes qui en souffrent, mais aussi leur entourage, leurs voisins. Les dangers incluent les nuisances, la prolifération de nuisibles, mais aussi les risques d’effondrement bâtimentaires et les risques d’incendie accrus puisque les situations Diogène peuvent servir de catalyseur ou de déclencheur à des incendies.
À Paris, où la densité est particulièrement élevée, il nous a semblé important…
Excusez-moi mes chers collègues, est-ce que vous pourriez aller discuter dehors ? ça serait hyper sympa. Madame la Maire ? Monsieur le Maire ? Merci. Merci beaucoup.
Alors, la raison pour laquelle nous avons pris la décision de travailler sur ce sujet, c’était en raison justement d’une augmentation des effets du syndrome de Diogène, notamment dans le cadre des incendies. Nous avons donc évalué le dispositif législatif qui existait et ce qui avait été mis en place, à la fois par la préfecture de police, la préfecture de région, l’ARS et la Ville de Paris, pour regarder dans quelle mesure la Ville pouvait améliorer la prise en charge du syndrome de Diogène et prévenir au maximum les conséquences en matière de salubrité et de sécurité publique.
Aujourd’hui, il existe des dispositifs qui prennent en charge le syndrome de Diogène. Et je parlais de cette coopération extrêmement fructueuse notamment entre l’ARS et le STH de la Ville de Paris ; il y a également les équipes Eliahs dans un certain nombre d’arrondissements à Paris qui mènent un travail extrêmement intéressant sur le plan de la prise en charge psychologique et psychiatrique des habitants des logements sociaux. Je voudrais remercier toutes celles et ceux qui, justement, contribuent à ce travail quotidien parce que c’est un travail éminemment complexe et qui demande un fort engagement. Car la prise en charge d’une personne en situation Diogène est extrêmement longue et complexe. Il faut une réponse globale, coordonnée.
Et c’est la raison pour laquelle nous avons souhaité dans cette niche faire quatre grands volets de recommandations.
Le premier étant que pour prendre en charge le syndrome de Diogène, il faut avoir une idée de la prévalence et surtout de son évolution. Or, les dernières études en matière de prévalence datent du début des années 2010 dans le quinzième arrondissement de Paris et nous ne disposons pas à ce jour d’étude chiffrée sur la prévalence de ce phénomène. En 2023, le service technique de l’habitat de la Ville de Paris a fait état de 133 situations d’incurie prises en charge. Ça ne signifie pas qu’il s’agisse de l’exhaustivité. Donc nous souhaitons, dans un premier temps, lancer une étude en lien avec l’ARS et le STH pour qualifier le phénomène et dès lors mieux le prendre en charge, et permettre une actualisation régulière de cette étude pour un suivi précis, pour que cela aboutisse à des procédures normées auprès et à des remontées d’informations au sein des services sociaux, des forces de l’ordre, de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, des hôpitaux, qui aujourd’hui n’existent pas alors que chacun de ces services peut potentiellement être témoin de situations Diogène.
Deuxième volet : la détection du syndrome qui est de loin l’obstacle le plus important dans la mesure où les manifestations se font évidemment au domicile, domiciles pour lesquels il y a rarement accès compte-tenu de notre droit en vigueur. Il faut donc souvent attendre que l’entourage ou le voisinage se plaigne pour identifier la difficulté. Et dans de nombreux cas, il est souvent trop tard. Pour assurer la détection la plus en amont possible et la plus efficace, il nous semble nécessaire de sensibiliser à grande échelle le plus grand nombre pour identifier les symptômes de ce syndrome. Et dans ce cas, nous estimons que la Ville de Paris a un rôle à jouer. Nous proposons donc l’élaboration d’un “Guide sur les conduites à tenir et les démarches à effectuer”, guide que le STH serait tout à fait prêt à réaliser – avec tous les acteurs concernés évidemment : les DAC, la BSPP, l’AP-HP – et diffusé auprès des différents publics, avec à la fois :
le rappel des caractéristiques du syndrome de Diogène pour identifier les situations ;
mais également les modalités d’interventions, ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut surtout pas faire en présence de situations Diogène.
Alors, si la plupart des personnes en situation Diogène souffrent d’isolement social, ça ne signifie pas pour autant qu’elles soient hors du monde. Elles peuvent être amenées à croiser différents types de public. Je pense aux gardiens d’immeuble, je pense aux facteurs, je pense aux aidants, je pense aux artisans ou encore le syndic ou les voisins. Et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons créer un grand réseau de sentinelles auprès de ces différents publics à sensibiliser pour que chacun soit informé autour de la détection de ce syndrome et des conduites à tenir, et pour cela nous estimons que la Ville peut également jouer un rôle central dans la coordination entre les différents acteurs à l’origine de la possibilité de faire un certain nombre de signalements.
Le troisième volet, c’est le renforcement de la prise en charge des personnes en situation Diogène. La Ville de Paris a engagé un infirmier psychiatrique au sein du STH dont le travail est unanimement reconnu. Mais il est important que les prises en charge se fassent de manière pluridisciplinaire et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons que systématiquement soit mise en place une équipe pluridisciplinaire à la fois sur les aspects bâtimentaires, sociaux et médico-sociaux pour que ces équipes puissent assurer sur la durée le suivi des personnes en situation Diogène. Les opérations de désencombrement peuvent avoir des effets divers selon la sensibilité des personnes Diogène. C’est vraiment un moment extrêmement critique et dans ces situations, il arrive souvent que les personnes soient mises à l’abri dans le cadre de logements mis à disposition par le bailleur Hénéo. Et cette solution ne répond pas toujours aux besoins spécifiques de la personne. C’est pourquoi, nous demandons dans notre niche que différents types de logements relais adaptés soient mis à disposition pour justement être en capacité de proposer la meilleure solution possible aux personnes Diogène. Par ailleurs, le rôle des aidants est absolument primordial. Et nous souhaitons que la Ville de Paris prenne toute sa part dans leur formation, via la Maison des aînés et des aidants, afin qu’ils puissent être pleinement aptes à accompagner leur proche en situation de Diogène.
Quatrième et dernier point : de nombreux propriétaires, lorsqu’ils ont pour locataire une personne souffrant du syndrome de Diogène, peuvent être confrontés à des difficultés financières liées au désencombrement et à la remise en état de leur logement. Or, si le coût est trop important, pendant plusieurs mois le logement n’est pas remis sur le marché locatif alors que nous connaissons une crise du logement absolument dramatique dans notre capitale. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons faire entrer, sous condition de ressources bien évidemment, les propriétaires dans cette situation dans le cadre du dispositif Louez solidaire qui permet de louer à des personnes aux revenus modestes.
C’est donc ces quatre volets que nous souhaitons proposer dans le cadre de cette niche. A la fois mieux sensibiliser à ce qu’implique le syndrome de Diogène, prévenir et prendre en charge de manière plus effective la question du syndrome et dans ce cadre là nous estimons que la Ville de Paris a aussi un rôle à jouer, chacun doit y contribuer, et au coeur de tout ça c’est vraiment le renforcement du lien social qui nous paraît être évidemment une exigence à Paris et qui peut par cet intermédiaire-là être encore renforcé.
Vous le savez, l’accès des logements sociaux aux agents de la Ville est pour le groupe MoDem une dimension essentielle. Permettre à celles et ceux qui prennent soin de notre ville de s’y loger est pour nous une priorité.
L’Exécutif a augmenté la part des logements réservés à ses agents, notamment à notre demande et nous le saluons.
Grâce à cet engagement, la Commission de désignation des candidats aux logements sociaux propose des candidats aux organismes gestionnaires pour les logements relevant du contingent de la Maire de Paris. Si ces désignations sont principalement dédiées aux agents en exercice, nous souhaitons qu’elles prennent mieux en compte la situation des agents partant à la retraite.
Or des problèmes persistent. Des agents notamment des gardiens d’école retraités ou ayant quitté leur fonction, occupent encore leur logement de fonction faute de logements sociaux disponibles. D’autres, souhaitant anticiper leur départ à la retraite, n’ont pas vu leurs demandes de logement social satisfaites.
Alors certaines situations ont été portées devant le Tribunal, qui a donné raison à la Ville de Paris sur la nécessité pour ces agents de quitter leur logement de fonction. Ce que nous ne contestons évidemment pas.
Ce que nous pointons, en revanche, c’est le nécessaire soutien à leur égard. Eu égard justement à leur engagement au service de la Ville de Paris. En tant que collectivité, il est de notre devoir de garantir que la réservation de logements sociaux prenne également en compte les agents proches de la retraite, leur permettant de quitter leur logement de fonction sereinement et de prendre une retraite bien méritée.
C’est le sens de notre vœu qui demande à ce que la Ville accompagne les agents dans leur demande de logement social, avant leur départ à la retraite.
Tout d’abord, je voudrais adresser mes félicitations républicaines à tous les élus et notamment ceux de notre assemblée : Céline Hervieu, Emmanuel Grégoire et Jean Laussucq que, je crois, vous avez oublié Madame la Maire. (applaudissements) Mais également saluer l’ensemble des candidats qui se sont présentés devant les Parisiennes et les Parisiens.
Au-delà des destins personnels, je voudrais retenir un certain nombre de motifs de satisfaction. D’abord le taux de participation record aux élections législatives aux premier et second tours. C’est toujours une bonne nouvelle pour la démocratie que de voir ainsi un taux de participation en hausse. Autre motif de satisfaction, le score limité du Rassemblement National qui fait de Paris une exception. J’aurais tendance à dire qu’il traduit aussi un symptôme : le symptôme d’un décalage entre les métropoles et le reste du territoire sur lequel il nous faudra inéluctablement nous pencher et je pense que ça fera aussi partie des sujets sur lesquels nous devrons avancer. Symptôme qui finalement révèle aussi un certain nombre de slogans de campagne complètement hors-sol quand, rappelons-le, il n’y avait pas le moindre député issu des rangs du Rassemblement National présent au second tour de l’élection législative à Paris, ce dont je me réjouis.
Mais le score limité du RN rend encore plus moralement coupable l’alliance contre-nature qui a été nouée à gauche. Moralement coupable après deux années où une partie de cette gauche a profondément abîmé la République, a remis en cause les valeurs républicaines. Et, Madame la Maire, nous avons de nombreux désaccords mais j’ai toujours salué en vous le respect des valeurs républicaines. C’est sans doute pour cela d’ailleurs que vous avez soutenu du bout des lèvres cette alliance profondément contre-nature. Alors aujourd’hui, vous voir vous réjouir que six députés issus des rangs de La France Insoumise qui, rappelons-le, ne font pas partie de votre majorité municipale, soient élus a pour moi un goût très amer. (applaudissements) Et j’exhorte la gauche à mettre fin – il n’est jamais trop tard – à cette alliance électorale contre-nature pour renouer justement avec les valeurs républicaines. Entre des gens qui disent n’être d’accord sur rien, incapables de gouverner, préférons le caractère constructif de ce que nous avons à faire pour les Parisiennes et les Parisiens mais aussi pour l’ensemble des Français. Détachez-vous de cela. Vous ne pouvez pas, à la fois citer le Vel d’Hiv et vous réjouir de l’élection de six membres issus du parti LFI. (applaudissements)
Il nous faudra continuer à avancer pour l’ensemble des Français quels que soient les femmes et les hommes qui ont été élus hier au soir. Et pour ce faire, il nous faudra construire, avancer avec celles et ceux qui le souhaitent sur la base de valeurs communes : l’économie sociale de marché, l’intégration européenne. Et je ne pense pas que ce soit du côté de La France Insoumise que vous trouverez ça. En tout cas, moi j’exhorte à ce que nous soyons constructifs collectivement pour Paris et pour la France.
Alors, nos débats budgétaires se suivent et se ressemblent. La Ville de Paris ne cesse de se féliciter d’un budget prétendument sain quand les chiffres racontent une toute autre histoire.
Ce matin, nous avons eu droit à un monde particulièrement fantasmé avec quelques citations qui, je pense, plairont beaucoup à nos concitoyens : “nous savons gérer nos finances”, “les comptes sont bons”, “nous saluons le sérieux de notre gestion”. Effectivement un monde fantasmé, et pendant ce temps-là des absents de taille : aucunement question de l’explosion de la taxe foncière, on mentionne la troisième année consécutive d’une DGF à zéro – c’est la réalité, c’est juste su depuis dix ans – et puis il manque le fait que la péréquation a significativement augmenté tout comme les recettes de fiscalité transférée. Des oublis quand-même un petit peu problématiques.
Au fil des années, nous assistons à une dérive alarmante dans la gestion de nos finances et le constat est le même aujourd’hui : un modèle budgétaire sous perfusion qui s’essouffle, une dérive incontrôlée des dépenses et une explosion de la dette qui nous mènent droit dans le mur. Aucune prévision de long terme, aucune anticipation, aucun changement structurel dans la composition des dépenses de la ville.
L’effondrement des DMTO. Je crois qu’il faut s’arrêter quelques secondes sur ce sujet. Vous avez mis, Monsieur le maire, plus de douze mois pour revoir des prévisions qui étaient amplifiées alors que la crise immobilière était déjà là, ce qui pose nécessairement la question de la sincérité puisque nous sommes partis de 1,650 milliards d’euros en 2022, niveau record, à 300 millions de moins, ce que nous avions annoncé dès le budget supplémentaire, sans pour autant que vous modifiez les prévisions de recettes des DMTO. On le verra d’ailleurs dans le cadre du budget supplémentaire le mois prochain, nous sommes sur la même interrogation quant à vos prévisions on ne peut plus optimistes sur les DMTO.
Alors, malgré cette chute des DMTO, on assiste à une hausse des recettes de fonctionnement et également à une hausse de l’épargne brute. Comment un tel miracle est-il possible ? Tout simplement parce que vous avez renoncé à vos promesses envers vos administrés. Pour compenser les pertes des DMTO, vous avez massivement augmenté les impôts des Parisiennes et des Parisiens, trahissant ainsi vos promesses de campagne réitérées à plusieurs reprises, ce qui a permis 830 millions € supplémentaires dans les caisses de la Ville de Paris. Et nous regrettons que vous ayez trompé vos concitoyens, d’autant plus que cette manne financière n’a pas été gérée de façon responsable.
En effet, s’il y a bien une chose que l’on ne peut vous dénier, c’est la constance dans les nouvelles dépenses. Des dépenses qui ne cessent de croître, réduisant chaque année nos chances de voir naître le plan d’économie que nous appelons pourtant de nos vœux.
Les dépenses de fonctionnement sont en hausse 265 millions d’euros, une hausse de 3,1% et plus précisément les recettes de gestion augmentent de manière significative à hauteur de 179 millions € par rapport à l’exercice précédent.
Quant aux dépenses d’investissements, elles augmentent de 234 millions d’euros, soit une hausse de 15% par rapport à 2022. Ces recettes d’investissement nous laisse également entrevoir quelques incohérences :
En 2023, ce sont 34 millions d’euros qui ont été investis pour les actions transversales en faveur du Plan Climat alors que 59 millions avaient été budgétés. Où sont donc passés les 25 millions en faveur de la politique d’adaptation de la ville au changement climatique ?
Autre exemple : 21 millions ont été investis dans les dépenses d’entretien des chaussées et des trottoirs. Par rapport à 2022, c’est une baisse de 10 millions qui est à constater. Comment dès lors tenir vos promesses faites dans le cadre du plan piéton ou du code de la rue quand nous voyons l’état quotidien de l’espace public parisien ?
Au regard de l’ensemble de ces éléments, nous n’avons pas été étonnés de constater l’envolée de la dette qui atteint désormais le niveau record de plus de 8 milliards d’euros en 2023, en augmentation de 328 millions d’euros par rapport au prévisions budgétaires et dépassant largement ce que nous avions voté au BP 2023. Ajoutons également l’augmentation de 20% des charges financières qui évidemment s’explique par l’augmentation des taux d’intérêt.
Alors, notre inquiétude est très forte. On ne peut se résoudre à voir augmenter les impôts des Parisiens et augmenter en parallèle la dette de la ville. Nous devons mettre un terme à cette spirale afin de choisir une gestion rigoureuse et transparente qui assumera la stabilité financière au profit des Parisiennes et des Parisiens.
Monsieur le premier adjoint, vous reconnaîtrez également la constance des élus Modem depuis le tout début. Depuis le tout début du projet et notre opposition à ce projet proprement aberrant.
Alors certains nous ont rejoint, un petit peu plus tardivement mais en l’occurrence le maire du 15ème a fait part de son hostilité et de son opposition à cette tour dès 2014.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle est inadaptée aux besoins du quartier. Elle l’était déjà en son temps, elle l’est encore plus aujourd’hui, post pandémie.
Une tour, c’est tout sauf écologique et ça tout le monde le sait. Par ailleurs, c’est une barrière entre Paris et sa banlieue. C’est incompatible avec le PLU bioclimatique que nous sommes en train de voter. Et par ailleurs, ça n’a pas été mentionné mais le montage financier a posé un certain nombre de questions en son temps.
Alors, il n’est jamais trop tard pour bien faire, en l’occurrence, parfois la prise de conscience est un plus tardive pour les uns que pour les autres. Mais en tout état de cause, si aujourd’hui nous considérons que c’est proprement incompatible avec le PLU bioclimatique, cette tour ne peut pas continuer à voir le jour.
C’est définitivement la chose qui obère toute crédibilité sur les questions environnementales de cet Exécutif : comment pouvons-nous laisser faire cette tour avec le discours qui est le vôtre ?
Donc, par cohérence, en constance avec la position que nous avons toujours défendue, nous voterons en faveur du vœu du groupe des Verts.
Le 13 janvier 2021, Marielle de Sarnez nous quittait après avoir courageusement lutté contre la maladie.
Libre, fidèle, engagée, le caractère unanime des hommages qui lui ont été rendus a démontré combien Marielle de Sarnez avait occupé une place singulière dans la vie politique parisienne, française et européenne. C’est en hommage à l’empreinte dans la vie politique européenne, nationale et parisienne qu’elle a laissé que notre conseil a voté à l’unanimité pour qu’un hommage lui soit rendu à travers la dénomination d’un lieu dans la capitale.
A l’époque, j’avais demandé que ce lieu ait du sens et corresponde à ses combats et ses valeurs. Et c’est le cas. Et c’est la raison pour laquelle je souhaitais adresser mes sincères remerciements à Laurence Patrice, remerciements auxquels j’associe évidemment la maire du 14ème arrondissement. Parce que la proposition que vous avez faite, madame la maire, est absolument en écho aux engagements de Marielle de Sarnez.
La place Marielle de Sarnez sera située au cœur du 14ème arrondissement et plus précisément au cœur du quartier Pernety qu’elle aimait tant. Un quartier solidaire, attentif aux autres dont son caractère village avait été exacerbé dans la mesure où Marielle de Sarnez y avait réuni son clan.
La place Marielle de Sarnez jouxtera les écoles Severo, elle qui plaçait l’éducation au cœur de ses priorités et qui considérait que chacun devait avoir accès à l’excellence, quel que soit son parcours ou son origine. Elle qui avait élargi le programme Erasmus aux étudiants du monde entier en portant le projet Erasmus Mundus au Parlement européen.
Et la place Marielle de Sarnez correspond en tous points à la vision profondément humaine qu’elle défendait pour les Parisiens, à la croisée des usages, des publics. Avec sa place ombragée de village et ses bancs, qui accueillent aussi bien les enfants sortant de l’école que leurs parents ou les personnes plus âgées du quartier.
Stefan Zweig, qu’elle aimait tant, disait “Toute vie qui ne se voue pas à un but déterminé est une erreur.” Marielle de Sarnez avait fait sienne cette maxime et la place Marielle de Sarnez sera à son image.
Nous commémorons cette année le 80e anniversaire de la Libération de notre pays. L’occasion de dire notre reconnaissance à ceux qui ont risqué leur vie pour nous permettre de retrouver nos libertés. L’occasion de faire vivre leur mémoire et de transmettre leur souvenir à toutes les générations et notamment aux plus jeunes.
Parmi ces combattants de la liberté, des héroïnes ont parfois été oubliées et je veux remercier Thierry Le Dez, élu du 14e arrondissement, pour avoir porté ce vœu.
Au sein du 13e bataillon médical, le service de santé de la 2e DB, l’une des trois équipes ambulancières est formée par des volontaires féminines : l’unité Rochambeau, du nom du héros français de la guerre d’Indépendance américaine. Fondée en 1943 par Florence Conrad, américaine francophile ayant été infirmière durant la Première Guerre mondiale, elle compte initialement 14 jeunes volontaires françaises recrutées à New-York.
Arrivées à Casablanca en 1943, elles sont intégrées à la 2e DB, bien que Leclerc ne soit pas favorable à la présence des femmes.
Rapidement surnommées les Rochambelles, elles participent à la campagne de Normandie, la Libération de Paris et la campagne d’Allemagne. Leur mission est d’évacuer les blessés des zones de combats et de les transporter jusqu’au poste de « triage et traitement ». Bien qu’elles ne soient pas infirmières de formation, elles prodiguent les premiers soins et transportent les blessés en ambulance.
Alors, je me réjouis à la fois de cette dénomination et du lieu qui a été choisi. Le square Claude-Nicolas Ledoux, à proximité immédiate de la place Denfert Rochereau et du Musée de la Libération de Paris. Un endroit particulièrement symbolique puisque les troupes du Général Leclerc ont libéré Paris en entrant par la porte d’Orléans et en passant par l’avenue qui désormais porte son nom. Un hommage essentiel, à quelques semaines à peine des célébrations du mois d’août auxquelles, j’espère, le maximum de Parisiens sera présent pour manifester notre reconnaissance à toutes celles et ceux qui ont risqué leur vie pour que nous puissions vivre la nôtre.
Au mois de février dernier, la tour Eiffel a connu le mouvement de grève le plus long de son histoire traduisant les inquiétudes très fortes de ses personnels sur la pérennité du modèle économique de la tour. Ce conflit était lié à l’avenant, le 5ème depuis 2017, que nous étudions aujourd’hui et qui porte plusieurs enjeux : l’équilibre économique d’une part, le budget consacré aux indispensables travaux de rénovation et d’entretien, et le montant des redevances versées à la Ville. Plus globalement, l’avenant que nous étudions cet après-midi pose des questions d’anticipation, de qualité des prévisions et de gestion.
En septembre 2017, le Conseil de Paris a autorisé la signature d’une délégation de service public entre la Ville et la SETE (Société d’exploitation de la tour Eiffel), laquelle prévoyait la réalisation d’un programme de travaux d’un montant de 300 millions d’euros contenant notamment : la sécurisation de l’accueil, la modernisation des ascenseurs, la peinture, et la rénovation du système de scintillement. Ces travaux devaient être achevés pour les Jeux Olympiques et, conformément à la trajectoire initiale, le montant de la redevance destinée à la Ville devait augmenter à partir de cette année.
Mais rien ne s’est passé comme prévu. Les recettes ont plongé avec la pandémie et alors que les estimations tablaient sur 7 millions de visiteurs, la fréquentation a plongé à 1,5 million en 2020. Et parallèlement, le coût des travaux, a explosé au regard des nouvelles réglementations à la suite de la tragédie de Notre-Dame.
Alors, cela a eu à la fois des effets sur le calendrier et sur le coût des travaux mais aussi sur le modèle économique de la tour. Il y a plusieurs sujets qui se posent.
Le premier qui pour nous est absolument central, c’est la question des travaux d’entretien et de rénovation au regard de la place qu’occupe la tour Eiffel dans le patrimoine mondial.
Initialement, la 20ème campagne de peinture aurait dû s’achever en 2021, or elle est toujours en cours. Ce retard évidemment s’explique, mais entre le nouveau cadre réglementaire et la pandémie, il n’en demeure pas moins que nous avons pris du retard et cela pose des interrogations quant à l’état de la tour. En outre, l’allongement de la durée des campagnes de peinture, désormais prévue pour s’achever en novembre 2026, impose d’organiser les choses différemment à l’avenir, notamment pour permettre toujours la venue des visiteurs. Alors, l’avenant prévoit une adaptation des travaux. Les études notamment concernant l’ascenseur Est sont reportées et il faudra souvent y revenir. Et puis dernier point, c’est le sujet du classement de la tour. Ça coule absolument de sens puisque tout ce qui est de nature à protéger la tour Eiffel devrait primer sur toute instrumentalisation politicienne.
Sur le sujet des redevances, la trajectoire d’augmentation du montant des redevances versées à la Ville était certes prévue dans la DSP (délégation de service public) initiale. Elle suit la même trajectoire dans la proposition que vous nous faites. Mais notre inquiétude demeure néanmoins la capacité de la tour à dégager suffisamment de financement pour ses travaux de rénovation, de modernisation, d’entretien, qui nous paraissent être la priorité absolue.
Deuxième sujet, c’est la question de l’équilibre économique. Donc nous avons voté ce matin la recapitalisation de l’actionnariat. Mais pour financer les travaux, ce ne sont pas les redevances de la Ville qui baisseront mais les visiteurs qui paieront. Les billets passeront ainsi de 29,40 € à 35,30 €, soit une augmentation de 20%, hausse qui vient s’ajouter à une précédente augmentation de 47%. Donc les visiteurs paieront les travaux d’entretien de la tour.
Alors, ces tarifs sont particulièrement prohibitifs et Parisiens comme visiteurs seront concernés.
Je voulais vous rappeler qu’en 2017, mon groupe avait fait voter la mise à disposition de billets gratuits d’accès au sommet de la tour Eiffel pour tous les enfants scolarisés dans une école publique parisienne. Cela n’a jamais été mis en place. Cela avait pourtant le mérite de favoriser les familles parisiennes, mais manifestement, la municipalité a souhaité passer outre cette décision unanime pourtant de notre conseil.
Et puis dernier point, ce sont les recommandations de la Chambre régionale des comptes de 2020 qui avait souligné un certain nombre d’éléments pointant une mauvaise gestion de la tour, malgré l’augmentation du prix du billet, notamment du fait de « projections financières peu fiables », d’une mauvaise utilisation des fonds destinés aux travaux, et de l’augmentation continue des rémunérations du personnel.
Bref beaucoup de chantiers dans un environnement très évolutif : protection, entretien, modernisation de la tour, équilibre économique, accessibilité particulièrement au public parisien, travail à la gestion, il nous reste beaucoup à faire.
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