Merci.
Madame la Maire,
Monsieur le Préfet,
Mes chers collègues,
“Paris fait face à des défis majeurs, des défis qui nous imposent un changement radical”. Ces mots, ce sont les vôtres Madame la Maire.
Et pourtant, enjeu majeur pour la vie quotidienne et la santé publique des Parisiens, le bruit n’est pas suffisamment intégré dans le PLU, dit bioclimatique, de la ville.
Nous ne sommes pas les seuls à le dire. Le commissaire enquêteur l’a également écrit en estimant que, je cite : “la ville sous-estime les niveaux de bruits à Paris, notamment dans les quartiers denses. Le diagnostic de l’APUR ne comporte aucune analyse, ni même aucune référence au bruit des activités humaines. En conséquence, faute d’éléments pour asseoir la réflexion de la ville, le PLU dit bioclimatique n’offre aucune orientation destinée à mieux encadrer les activités festives et récréatives à Paris”.
Or, selon BruitParif, ce sont 5,5% des Parisiens qui sont exposés à des niveaux de plus de 68 décibels, soit la limite fixée par le Code de l’environnement, posant des questions de qualité de vie, bien sûr, mais également de santé publique : stress, troubles du sommeil, fatigue chronique, troubles cardiovasculaires sont des conséquences connues du bruit.
Et puis, du fait de leur exposition aux nuisances sonores dans la zone dense francilienne, ces habitants perdent en moyenne 10,7 mois de vie en bonne santé.
Quant au coût de la pollution sonore, il s’élève à 42,6 milliards d’euros.
Les sources de bruit sont connues : les transports bien sûr. Pour mémoire, une moto débridée réveille jusqu’à 11 000 personnes en traversant Paris la nuit. Selon le rapport de l’enquête publique du PLU, il est dès lors indispensable de renforcer la surveillance intra muros des engins motorisés générant un bruit anormal par rapport à leur conception, par la mise en place effective de radars anti-bruit, tels qu’annoncés.
Le respect de l’utilisation des sirènes par les véhicules d’urgence est également nécessaire, et je sais monsieur le Préfet, combien vous y êtes attentif.
Il y a aussi le bruit issu des chantiers qui ont atteint un pic en mai 2024 avec 7 553 emprises.
Et puis les activités commerciales contribuent également fortement aux nuisances sonores. Les plaintes récurrentes, notamment pour les terrasses, témoignent des difficultés que rencontrent les riverains dans des quartiers densément peuplés, poussant des collectifs citoyens à faire eux-mêmes les relevés pour alerter la Mairie et la police municipale.
Nous ne pouvons que regretter que les professionnels n’aient pas été davantage responsabilisés sur cette question. Le retrait des autorisations d’exploitation aux raisons d’un nombre trop important de plaintes aurait pu aider si les premiers règlements de terrasse l’avaient prévu.
Et puis il y a évidemment les nuisances liées au voisinage, particulièrement dans le parc social.
Il y a donc urgence à agir. Pouvez-vous nous confirmer Madame la Maire que vous suivrez intégralement les orientations proposées par le commissaire enquêteur et intègrerez ces dimensions dans le PLU actualisé ?
Je vous remercie.