Mes chers collègues,
Une rentrée réussie, c’est chaque demande de bébé en crèche acceptée, chaque élève heureux dans son école ou son collège, chaque étudiant qui pourra vivre dignement dans sa ville.
Alors nous, nous avons une autre vision de la rentrée que votre communication.
Cette année encore, ce sont plus de 3000 élèves en moins dans les classes élémentaires à Paris et plus de 1800 dans le 2nd degré, ce qui entraîne nécessairement des fermetures de classes. 187 classes ont fermé cette rentrée.
Plutôt que de blâmer systématiquement le ministère de l’Éducation Nationale, nous vous encourageons Madame la Maire à faire un bilan responsable de votre politique qui a fait fuir en 10 ans plus de 122 000 habitants.
Cette année encore ce sont encore des centaines d’animateurs qui ne seront pas là pour accompagner les enfants dans leur temps périscolaire, ce sont encore 750 demandes de places de crèche dans le 16ème qui ne seront pas satisfaites, 700 demandes dans le 15ème qui ne le seront pas également, ce sont des logements attendus par les agents dans une ville où il devient de plus en plus difficile de se loger, ce sont des directeurs et directrices d’école qui se battent au quotidien avec l’administration parisienne pour trouver une solution rapide à tous leurs problèmes.
Bref, ce n’est pas la vision idéaliste et merveilleuse que nous pouvons lire dans votre communication.
Certes, les Jeux Olympiques et Paralympiques vont rythmer la vie scolaire des jeunes Parisiens cette année et je salue à cette occasion l’engagement des professeurs qui ont pris le sujet avec beaucoup d’enthousiasme dans leur projet d’établissement. Mais le sport ne peut se pratiquer que dans des locaux en état. Or, force est de constater que beaucoup de gymnases ou de lieux où l’on pratique le sport à l’école sont dans un état dégradé dans notre ville.
Et si nous parlons rénovation, nous parlons nécessairement de rénovation thermique et il faut se rendre à l’évidence : la ville de Paris n’est pas du tout au rendez-vous. A la rentrée 2023, sur 200 opérations de rénovations, seules 70 étaient des rénovations thermiques. Votre communication est extrêmement floue à ce sujet. Aussi pourriez-vous nous dire le budget exact consacré aux seules rénovations thermiques des écoles à Paris et quel est le plan que vous souhaitez mettre en place pour une réelle accélération des travaux.
Le gouvernement est d’ailleurs très volontariste en la matière et lance 10000 chantiers grâce au projet Edurenov, un programme de prêts de la Banque des Territoires pour la rénovation des établissements scolaires.
Je parlais d’accueil dans mon introduction et je voudrais insister, comme notre groupe le fait chaque année, insister sur l’accueil des enfants en situation de handicap.
Alors oui, le recrutement des AESH s’est amélioré cette année par une action couplée ville/rectorat. Et pourtant, 58% des établissements scolaires parisiens signalent toujours un manque d’AESH selon une étude menée par le principal syndicat des chefs d’établissement le SNPDEN Unsa.
Et pourtant, gardons-nous de toute fanfaronnade. Ne cachons pas la réalité car d’après une étude de l’UNAPEI 23% des enfants porteurs d’un handicap à Paris n’ont eu aucune solution de scolarisation pour la rentrée. Il nous revient la responsabilité de trouver une solution pour que chaque famille d’enfant porteur d’un handicap puisse le confier dans une structure adéquate. Trop de témoignages de détresse de parents désemparés nous remontent encore.
Enfin pour terminer, je souhaiterais évoquer la vie des étudiants à Paris . Car si l’inflation touche le pouvoir d’achat de toute la population, les étudiants sont encore plus impactés par l’augmentation des prix, Paris étant la ville la plus chère dans les 10 premières villes de France pour les étudiants. Mais c’est bien le coût du logement qui reste le poste le plus élevé, 570 euros en moyenne.
Notre groupe Modem aurait aimé que vous en parliez plus dans votre communication. Mais malheureusement aucune annonce sur le sujet. Car comme d’habitude, vous passez habilement sous silence les vrais sujets qui fâchent.
Alors comme l’a rappelé notre Ministre de l’Education Gabriel Attal, cette rentrée sera sous le signe d’une éducation heureuse et exigeante.
Donnons-nous les moyens pour que les familles, les enfants et les étudiants aient les moyens de passer une bonne année à Paris.
Mais nous en sommes encore loin.
Je vous remercie.