Merci Madame la maire,

Madame la maire, mes chers collègues, je profite de cette délibération pour tirer la sonnette d’alarme sur la précarité étudiante rampante dans notre ville, qui devient très préoccupante.

C’est un sujet qui revient régulièrement dans nos débats des statistiques qui se succèdent depuis des années et montrant la difficulté de nos étudiants à vivre à Paris. Les prix qui ne cessent d’augmenter et qui touche tous les secteurs, allant de l’alimentation au transport en passant par les loisirs et l’immobilier.

Or, la situation, déjà très tendue pour nos étudiants, s’est brutalement dégradée depuis le mois de mars dernier.

Et nos vacances accélérant depuis la rentrée et le 2e confinement pour ceux venus de toute la France et de l’étranger poursuivre leurs études supérieures dans notre capitale.

Les étudiants subissent la crise sanitaire d’un point de vue économique, social et psychologique.

Lorsqu’on sait que le logement représente, alors moi j’avais eu Madame Lemardeley, 70% d’un budget d’un étudiant, vous me dites 54%, que les loyers et les charges à Paris sont 25% supérieur par rapport à la province, que l’alimentation est plus élevée de 10% à Paris, que dans le reste des régions françaises, selon une étude de l’UNEF, il ne faut pas s’étonner que les étudiants subissent la crise économique encore plus violemment dans notre ville qu’ailleurs.

Privé de job pour financer leurs études, de stage, sans être familial du fait de la crise sanitaire, ils sont des centaines au parcours universitaire brillant et prometteur à se retrouver dans l’obligation d’avoir recours à l’aide alimentaire pour se nourrir.

Depuis la rentrée, la demande d’accompagnement social a bondi de 154% par rapport à l’année dernière.

On n’a jamais vu ça ! s’alarme la déléguée générale de la cité internationale.

Le constat est le même pour l’épicerie solidaire à Agorae à Paris, qui a vu ses demandes multipliées par 3 dans le même temps.

Plus inquiétant et moins visible, c’est la dégradation de la santé mentale des étudiants les plus fragiles.

Car oui, toutes ces fragilités sociales auront aussi leurs répercussions sur un plan psychologique.

C’est une période à haut risque qui s’ouvre pour tous ces jeunes à l’avenir incertain, en rupture de lien social ou d’isolement, un enjeu majeur de cet automne.

Alors oui, les pouvoirs publics, la ville, la région, les associations étudiantes et les associations caritatives dont les Restos du Cœur dont il est question aujourd’hui dans cette délibération, se sont mobilisés pour venir en urgence en aide aux étudiants les plus démunis, leur apportant en priorité une aide alimentaire.

Mais il convient d’aller plus loin pour les accompagner.

Tout d’abord, d’un point de vue conjoncturel, il revient à la ville d’aider ces jeunes à subvenir à leurs besoins les plus urgents en accélérant l’aide alimentaire, en encourageant la construction d’épicerie alimentaire dédiée aux étudiants comme Agorae, à proximité des campus et des lieux des étudiants. Il faut leur ouvrir des espaces de travail respectant toutes les distances, évidemment, sanitaires nécessaires.

Il faut leur proposer un accompagnement dans leurs études par des professionnels.

Je pense par exemple dans les mairies d’arrondissements.

Il faut leur ouvrir une hotline pour avoir accès à toutes les démarches administratives, développer une écoute et des soins psychologiques gratuits car les moyens déployés pour la mise en charge de la santé mentale des étudiants sont largement insuffisants.

A Paris, dans les centres d’aide gratuits, les listes dépassent les 300 personnes.

Il convient de les accompagner également d’un point de vue plus structurel en développement le logement étudiant, en incluant par exemple les logements étudiants dans les quotas des PLAI, les logements sociaux.

En développant et en encourageant le logement intergénérationnel, rompant ainsi la solitude des personnes âgées et celles de nos jeunes étudiants qui, en ces moments de confinement, devient un réel danger.

L’histoire de Paris mes chers collègues, s’est construite autour du savoir, de ces universités, de ces étudiants, tout ce monde universitaire est ébranlé aujourd’hui, mettant en danger une génération de futurs diplômés.

Il nous appartient en toute responsabilité d’accompagner nos étudiants à travers crise et de façon durable.

Parce que Paris, qui a dégringolé à la 9e place dans le classement des meilleures villes de France où faire ses études, retrouve toute son attractivité pour tous.

Je vous remercie.