Tout d’abord je tenais à vous remercier de la qualité de ce rapport et de ses conclusions.

Vous abordez deux préoccupations prioritaires, mais encore plus essentielles pour votre génération avec beaucoup de responsabilité, sérieux et pragmatisme.

J’aborderai pour ma part le chapitre « Repenser l’emploi et les métiers à Paris à l’horizon 2030 ». Oui il faut repenser l’emploi, le dépoussiérer, le réinventer.

Car un jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail changera entre 5 et 13 fois d’emploi, je dis bien d’emploi et non pas d’entreprise, au cours de sa carrière d’après l’institut Labor Statistics et reste à un même poste environ 5 ans.

Mais on ne peut pas parler d’emploi sans parler formation.

Formation initiale mais aussi formation tout au long de la vie. Car nous voyons bien qu’aujourd’hui, il faut beaucoup d’agilité ́ et d’adaptation pour réussir sur le marché du travail. C’est accepter d’aller vers des formations qui préparent aux métiers de demain ultra tech mais aussi aux emplois qui demandent de l’humain irremplaçable et je pense en particulier aux métiers d’aide à la personne.

Repenser l’emploi des jeunes à horizon 2030, c’est aussi accepter de se dire que l’on n’aura pas forcément un emploi linéaire mais que l’on passera par la case entrepreneur, CDI, sans emploi pour revenir vers un CDI. Bref, il vous faudra beaucoup de disponibilité ́ physique et intellectuelle dans le monde qui s’ouvre et qui bouge chaque jour.

Penser l’emploi de demain pour un jeune aujourd’hui c’est mettre du sens dans ce qu’il veut faire. C’est revenir à des métiers plus manuels, plus altruistes, plus au service de la planète dans un monde hyper connecté. Bref, c’est avoir le sentiment qu’on sert vraiment à quelque chose.

Et vos propositions vont totalement dans ce sens. Métiers du recyclage, de réparation, d’aide à la personne, du circuit court et des métiers d’art.

J’aimerais m’arrêter en particulier sur les métiers d’art. Car la spécificité de Paris est assurément la formation des jeunes à un savoir-faire artisanal et artistique exceptionnel. Je pense aux écoles Boulle, d’Estienne, l’Ensaama et bien d’autres encore. Toutes ces écoles qui transmettent une excellence parisienne rayonnant dans le monde entier. De la plumasserie à l’orfèvrerie, la joaillerie, les métiers de la mode et du design, c’est tout un univers d’exigence qui s’ouvre à ceux qui le souhaitent.

Notre ville porte la responsabilité ​ de faire connaître ces écoles, de les aider en organisant des salons internationaux, de transmettre cet héritage auprès des plus jeunes. La région Ile de France elle l’a bien compris puisqu’elle a créé le campus des métiers d’art et du design.

Car au-delà de cette spécificité très française et parisienne dont nous devons être fiers, c’est une économie culturelle extrêmement riche qui crée des emplois et est source de retombées financières importantes pour notre ville. Oui, la ville de Paris doit encourager tous ces métiers d’art en amont et en aval.

Alors bravo pour votre travail, pour ces thématiques qui vont très certainement provoquer des vocations dans ces emplois de demain.

Je vous remercie