Merci,

Madame la maire,
monsieur le préfet,
mes chers collègues.

En introduisant notre débat ce matin, je rappelais que la seule question qui devait nous occuper était celle-ci : avec ce budget, la ville se donne-t-elle les moyens de faire face à la crise majeure que nous traversons ?

À l’issue de cette journée de débat, force est de constater que vous n’avez pas levé nos craintes sur les moyens de la ville pour faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés. Mais l’honnêteté m’oblige à dire que vous n’avez pas réellement cherché à le faire.

Alors d’abord nos craintes liées à l’absence de marge de manœuvre du budget de la ville, vous ne pouviez pas les lever dans la mesure où vous pouvez pas changer le passé.

L’impossibilité à répondre à la crise aujourd’hui est liée à la gestion hasardeuse de la dernière mandature en matière de finances publiques qui a fragilisé tous les fondements budgétaire, dégradation de l’auto-financement, chute de l’épargne brute, accélération du niveau d’endettement.

Et ne vous en déplaise, monsieur Simondon, ce n’est pas une question de fétichisme, juste une question d’efficacité de
l’action publique.

Et puis la gestion budgétaire passée bien éloignée de la sobriété, à obérer toutes les marges de manœuvre par manque de réformes structurelles.

Même si vous préférez accuser les autres de vos propres turpitudes, l’absence de marge de manœuvre est à rechercher uniquement du côté de votre incapacité à réformer.

Si vous n’aviez pas été aux responsabilités depuis 19 ans, nous pourrions ne pas vous en tenir comptable de l’absence de marge demanœuvre si nécessaire aujourd’hui en période de crise.

Mais à nouveau, nous ne pouvons pas effacer le passé.

Autre crainte, celle sur la solidité de vos prévisions.

Nous jugeons optimiste, voire très optimiste, le niveau de recette prévisionnelles, qu’il s’agisse du niveau des DMTO, de la taxe de séjour ou encore des recettes de stationnement.

Dès lors, comment faire confiance à un budget qui paraît déjà dépassé au regard de la persistance des conséquences de la crise sanitaire ?

Crainte enfin sur un budget annonciateur de nouvelles taxes.

Nous craignons que vous n’utilisiez le levier des contributions directes en ponctionnant les Parisiens.

C’était la raison de notre vœu demandant de ne pas augmenter les tarifs municipaux pour ne pas alourdir encore davantage le budget des ménages parisiens, déjà fragilisé par la crise.

Le fait que vous le rejetiez n’invite pas à l’optimisme quant aux charges, présentes et futures, pesant sur les Parisiens.

Dès lors, nous avons la confirmation que c’est un nouveau budget, sans réforme.

Or, sans réforme, pas de relance.

En l’absence de réelle marge de manœuvre, vient un budget qui malheureusement n’est pas à la hauteur de la crise qui est devantnous, tant au niveau des mesures d’accompagnement dont notre ville a tant besoin qu’au niveau des politiques publiques que doit porter Paris pour s’adapter aux aux défis qui sont devant elle.

Alors certes, vous n’avez pas levé nos craintes, mais la majorité est sauve.

Mais le risque est grand que le budget des Parisiens ne soit le grand perdant, tout comme les leviers d’action de la ville face à la crise sanitaire, sociale, économique et environnementale que nous connaissons.

Vous l’avez dit vous-même, l’imprévisibilité est forte et nécessitera des adaptations tout au long de l’année.

Vous avez vous-même que ce budget n’est pas tenable et qu’il devra être revue très prochainement.

Nous vous invitons dès lors à changer d’orientation afin de ne pas subir à nouveau cette paralysie à agir.

Je vous remercie.