Madame la maire,

Mes chers collègues,

Je profite de cette délibération pour faire un focus sur la crise que traverse actuellement le spectacle vivant à Paris.

Le domaine du spectacle vivant (musique sur scène, théâtre, danse, arts du cirque, etc) est une des grandes victimes de la crise provoquée par le coronavirus et souvent désigné comme étant le dernier secteur qui pourra reprendre ses activités

Ce secteur est un écosystème déjà fragile malgré sa créativité débordante et ce serait une erreur d’envisager la fin de la rencontre directe des artistes et des créateurs avec le public. 

Tous déplorent une chute colossale du chiffre d’affaires et la casse économique que subit le monde du spectacle vivant aujourd’hui, à Paris comme en région. Et ce malgré le chômage partiel, qui soulage une partie des charges mais qui est loin de sauver les entreprises.

Timidement, les spectacles reprennent avec toutes les contraintes sanitaires que cela commande. Et nous pouvons tous nous réjouir collectivement que les nouvelles mesures sanitaires prises par le préfet de police aient épargné le secteur culturel.

 Mais, en attendant une réelle reprise, l’aide publique aux artistes et aux organismes artistiques s’impose et apparaît incontournable, à l’instar des autres secteurs d’activités. Ce soutien est fondamental pour permettre aux milieux artistiques et culturels de traverser cette période de turbulences. 

Car oui, la ville de Paris doit accompagner toutes ces structures artistiques qui font le sel de notre vie culturelle parisienne.

Pour pallier ce manque cruel de recettes et de public, les petites salles de spectacle parisiennes aimeraient pouvoir revenir à une activité normale et accueillir de nouveau du public à la hauteur de leurs capacités habituelles. Mais cette période sanitaire qui entraine un manque de visibilité pour tous les secteurs met à mal particulièrement celui du spectacle vivant qui a besoin d’anticipation pour préparer de nouveaux spectacles.

Il importe toutefois d’aller plus loin et de penser dès maintenant l’après-pandémie. En effet, comment définir une véritable politique de relance des arts de la scène, par des orientations et des mesures d’action concrètes qui permettraient de dégager une perspective d’avenir?

 Il convent de planifier dès maintenant l’après-COVID, en initiant une vaste opération qui se traduirait, tant par des actions incitatives auprès des citoyens pour qu’ils fréquentent de nouveau les lieux de diffusion des arts de la scène, par des aides pour développer des programmations et des événements stimulants et créatifs, par un support à nos diffuseurs à la grandeur de Paris, que par des initiatives éducatives et culturelles pour les publics des milieux scolaires.

Nous devons mobiliser le milieu artistique et culturel à ce vaste chantier, en s’appuyant sur la vitalité culturelle, essentielle à l’équilibre et au bien-être des citoyens dans toute société. Car au delà des mesures financières, il convient de réfléchir à un vrai plan pour faire revenir les spectateurs dans les salles afin de les rassurer et de leur donner envie à nouveau de profiter pleinement de l’offre culturelle du spectacle vivant à Paris.

C’est ce que demandent nos artistes. Pouvoir travailler et se produire devant leur public.

Les touristes ne sont pas revenus. Profitons de cette période pour mobiliser les spectateurs parisiens et franciliens qui n’attendent que cela, encourageons les artistes à se produire dans les écoles, dans les lieux de proximité de nos quartiers, nos bibliothèques, nos mairies.

Soyons audacieux et inventifs pour redonner vie à tout un pan culturel qui est en train de s’effondrer.

Je vous remercie