Madame la Maire, merci de me donner la parole. Donc en cinq minutes, j’essayerai d’être le plus bref possible.

Donc trois points : un regret, un refus, une proposition.

Le regret évidemment porte sur l’abandon des indicateurs budgétaires de bonnes conduites que nous avions contractés qui, quand bien même il ne serait plus d’actualités du fait de la fin de la convention avec l’état et des circonstances sanitaires que nous connaissons tous, nous ne pouvons que regretter malgré tout, l’abandon des plafonnements des dépenses hors péréquations.

Nous ne pouvons que regretter l’abandon du plafonnement de la durée de désendettement de la Ville de Paris qui passerait à 12 ans et demi en comparaison à 9 ans et demi en 2020, c’est à dire un accroissement de cette durée de désendettement de 3 ans.

Rapportée à la vie quotidienne des parisiens qui sont en effet les contribuables, l’argent de la ville, c’est d’abord l’argent des parisiens. 3 ans c’est considérable.

Troisième abandon, troisième regret, l’abandon de l’objectif de limitation des besoins de financement de la Ville de Paris.

Tout ceci nous conduit à un deuxième point, le refus de l’augmentation des impôts. Car bien évidemment les impôts d’aujourd’hui ne sont que la sanction des dettes d’hier, d’avant-hier et que nous subirons malgré tout, malheureusement, encore demain. Quel que soit la hausse des impôts que vous entreprendrez d’imposer aux parisiennes et aux parisiens.

Ce refus Madame le Maire, il porte sur la hausse des droits de mutation à titres onéreux, quelles que soient les gardes fous, quelles que soient les tranches auxquels vous voudrez le réserver. J’ai entendu immeubles de luxe, immeubles de riche, immeubles de très riche, peu importe Madame, cela entrainera un renchérissement du foncier à Paris.

Plus d’impôts égalent pour tout accédant à la propriété immobilière à Paris un prix total supérieur.

C’est donc directement contraire au discours des 30 dernières années selon lesquels il y avait à Paris trop de bureaux, trop de foncier trop cher.

En augmentant les impôts, vous aboutirez à une augmentation du prix.

Nous ne pouvons que regrettez que ces dettes entrainent ces impôts.

Comme Ricardo l’avait dit, comme nous le répétons à chaque intervention sur les questions budgétaires : Aide d’aujourd’hui, Impôts de demain.

Troisièmement Madame, dans le refus, nous apportons une nuance ou peut être un avertissement. Croire que la taxe d’habitation majorée pour les résidences secondaires réglera la question de la détention par des non-résidents de peut-être 9 ou 10% avec un plus grand nombre de m2 dans Paris est illusoire. Si vous l’a portée à 100%, si vous l’a portée à 150%, si vous l’a portée à 200%, ce qu’à Dieu ne plaise, cela ne changera rien aux faites que les différences de pouvoir d’achats entre une grosse fortune du Brésil, d’Italie ou des Émirats Arabes Unis aura les moyens de payer cette augmentation de taxe d’habitation.

Si vous voulez véritablement réserver la propriété foncière à Paris et intramuros aux habitants de Paris, vous devrez vous poser comme les danois, comme les suisses, la question du statut de résident.

Si les villes de France refusent de comprendre l’écart qui continuera de s’accentuer vu la politique économique des français pendant les 100 ans qui viennent. Les parisiens ne rattraperont pas l’écart de richesse avec les étrangers fortunés et les étrangers fortunés achèteront les appartements des parisiens et les parisiens quitteront Paris.

Ça, c’est la trajectoire économique des 50 dernières années. Nous sommes un pays qui en comparaison des autres continents, progressivement, voit sa capitale s’appauvrir et je termine car il me reste une minute.

Une proposition, pas de relances sans réformes, pas de dépenses sans économies. Si vous voulez faire une relance ciblée, réfléchie, intelligente, qui ne soit pas un saupoudrage aveugle. Quand on dépense l’argent en ouvrant la porte de l’hélicoptère sans efficacité, sans réflexion et sans stratégie proprement établie, on ne change rien.

Je vous propose pour conclure, la revue hebdomadaire du taux de chômage en Europe comparé à la dépense publique et à la dette.

Eh bien, et malheureusement, les pays qui dépensent le plus, les pays les plus déficitaires en Europe sont ceux qui ont le taux de chômage le plus élevé.

Si vous croyez que le relance fonctionne sans la réforme, vous vous tromperez.