© Henri Garat/Mairie de Paris

Les annonces faites par le gouvernement cette semaine sont un véritable tournant en matière de politique familiale. Réduction du congé parental pour les mères, division par trois de la prime à la naissance à partir du 2è enfant, diminution des aides à la garde; autant de mesures qui sonnent le glas de la politique familiale en France.


Faute d’avoir le courage de prendre des mesures structurelles pour permettre le rétablissement des comptes de la sécurité sociale, le gouvernement propose soit des mesures motivées par le seul dogmatisme comme l’instauration du tiers payant systématique pour les visites médicales soit des mesures qui vont déstabiliser une des plus grandes richesses de la France, à savoir sa natalité.

En effet alors que tous les paramètres de macroéconomie -dette, commerce extérieur, croissance- sont en berne, la nouvelle trouvaille est de s’attaquer à des dispositifs qui ont permis à la France d’avoir un des premiers taux de natalité des pays européens proche de 2 enfants par femme pour une moyenne de 1,6 enfant en Europe. Les différentes mesures proposées qui portent atteinte aux modalités du congé parental ou encore aux aides financières versées par l’Etat à partir du deuxième enfant viennent s’ajouter aux coups de rabots successifs sur le quotient familial.

Le gouvernement, par la voix de Marisol Touraine, a beau expliquer que ces mesures ne toucheront que les plus “nantis”, c’est encore une fois de plus les classes moyennes qui seront frappées. En effet, même si le projet de concevoir un enfant pour les couples ne relève pas purement de considérations comptables, la politique familiale de la France a bien évidemment encouragé les naissances en France en conciliant vie familiale et vie professionnelle des femmes. C’est une perte de confiance supplémentaire que fait peser le gouvernement sur les ménages français et un pari bien compromettant sur l’avenir de la France. Le signal est là, il est clair, la politique familiale n’est plus une priorité. N’en doutons pas, les conséquences ne se feront pas attendre.

Béatrice Lecouturier, Conseillère de Paris (XVIème) et François Haab, Conseiller de Paris (XIIème)

Publié sur le Huffington Post le 8/10/14 : http://www.huffingtonpost.fr/francois-haab/france-tourne-dos-politique-familiale_b_5950522.html