Merci beaucoup madame la Maire. 

Mes chers collègues,

D’abord, et contrairement à ce qui est écrit dans la délibération, le Ministre des Comptes publics n’a en aucune manière accusé qui que ce soit de fraude. D’ailleurs, dans cette même interview, il indiquait que le procédé était légal, obtenu dans un cadre dérogatoire.

La réalité, et cette délibération d’ailleurs en est la traduction, c’est que vous refusez le débat politique, vous refusez la contestation sur des artifices dont vous avez usé et abusé, les loyers capitalisés, plus d’1 milliard d’euros depuis 2015 pour mémoire, critiqués tant par des responsables politique que par la Chambre régionale des comptes. J’ai moi-même parlé de cavalerie budgétaire.

Si derrière cette plainte, il est question d’éléments techniques comme les loyers capitalisés, l’endettement de la ville, savoir s’il faut les inscrire en recettes de fonctionnement ou d’investissement, en réalité le cœur du sujet peut en fait se résumer assez simplement : a-t-on le droit, Madame la maire, de critiquer votre gestion budgétaire ?

Je pose cette question parce que la violence de vos attaques contre l’État pour justifier la brutalité de la hausse d’impôts que vous imposez aux Parisiens ne peut, dans votre esprit, souffrir d’aucune contradiction.

Et pourtant, j’ai démontré mardi que les recettes globales non seulement n’avaient pas baissé mais avaient augmenté, et que c’était un choix délibéré de votre part que d’augmenter de 52% la taxe foncière à Paris après avoir augmenté toutes les taxes lors de votre précédent mandat.

Vous critiquez la politique budgétaire du gouvernement très fréquemment, et vous en avez parfaitement le droit. Cela s’appelle le débat. 

Souffrez madame la Maire que nous puissions affirmer que la gestion budgétaire de la ville est une fuite en avant, que les contribuables parisiens sont taxés et imposés afin de pallier votre incapacité à faire les réformes qui s’imposent.

Souffrez, madame la Maire, que l’on puisse vous contredire en disant, comme Gabriel Attal, que votre gestion budgétaire est catastrophique pour les citoyens et les contribuables parisiens.

Madame la Maire, non seulement nous ne comprenons pas cette plainte mais en réalité elle nous scandalise.

Nous ne la comprenons pas car le Ministre n’a fait que dénoncer un système dérogatoire et cette plainte nous scandalise car vous montrez une nouvelle fois que vous ne supportez pas la contradiction, et qu’à débattre vous préférez porter plainte.

Si vous souhaitez attaquer en votre nom propre le Ministre des Comptes publics car il appuie là où ça fait mal, c’est votre droit le plus strict mais c’est à vous de l’assumer.

Mais ne le faites pas au nom des Parisiens. N’embarquez pas la Ville de Paris dans cette affaire. Et ne demandez pas, en plus, aux contribuables parisiens de payer.

D’autant plus que l’imprécision, et maître Szpiner vient de le rappeler, fait que cette démarche n’a que très peu de chance d’aboutir. Comme nous sommes soucieux de la bonne utilisation des finances de la ville et donc de l’argent des contribuables, nous nous opposerons à cette proposition de délibération.

Je vous remercie.