Monsieur le Maire, 

Alors c’est si extremis cette présentation du plan local de prévention des déchets ménagers et assimilés, puisque c’est le dernier conseil où nous pouvons l’étudier avant de nous mettre définitivement en défaut par rapport à la législation, ce qui évidemment est assez regrettable compte tenu de l’importance de ce sujet. 

Et j’espère qu’à la fois cette présentation tardive et l’absence de la Maire ne traduisent pas un manque d’intérêt sur un sujet qui est absolument majeur, qui est celui de notre relation avec les déchets.  

Parce que les déchets disent beaucoup de ce que nous sommes, de la manière dont nous vivons et de la trajectoire pour l’avenir. Alors, on le sait, les Parisiens sont des mauvais élèves et continuent de produire près de 930 000 tonnes de déchets chaque année, dont la majorité reste extrêmement mal valorisée. 

Et évidemment cette situation n’est pas acceptable. Alors ce plan local de prévention des déchets ménagers et assimilés, le sujet évidemment ce ne sont pas les objectifs que nous partageons en tout point. C’est la manière d’y contribuer et de rattraper le retard de notre ville en matière de réduction et de valorisation des déchets. 

Alors le bilan du précédent plan, c’est une réduction de 14% des déchets ménagers depuis 2010 et un doublement des sites de compostage. Des progrès qui restent largement insuffisants et loin des exigences au regard des défis que nous devons relever. À titre d’exemple, les biodéchets qui représentent 26% du contenu des poubelles, ne font l’objet d’un tri qu’extrêmement marginal puisque c’est simplement 1% des captations en 2023. Dérisoire donc, et il est urgent d’accélérer la collecte et la valorisation des biodéchets, notamment en renforçant l’accompagnement des copropriétés et en étendant les dispositifs dans tous les arrondissements.

Le tri des emballages plastiques et des textiles reste aussi insuffisant, avec des taux de recyclage encore très éloignés des objectifs européens de 50% de recyclage des déchets ménagers d’ici 2025. D’où les objectifs de ce plan local : réduire de 100 000 tonnes les déchets produits d’ici 2030 et multiplier par 3 la valorisation des déchets à 60%. Évidemment des éléments que nous partageons en tout point. Et nous soutenons un certain nombre de propositions qu’il y a dans ce plan, notamment le développement de la réparation et du réemploi, la généralisation de la collecte préservante ou encore l’installation de recycleries dans chaque arrondissement. Pour mémoire, lors de la précédente mandature, il y avait cet engagement d’une recyclerie par arrondissement, il y avait beaucoup de retard qui avait été pris. Je pense que maintenant il est vraiment temps d’accélérer puisque la proximité est absolument majeure pour assurer l’accessibilité pour tous les Parisiens. 

Vous le savez, nous défendons le sujet de la fiscalité incitative pour faire en sorte de réduire drastiquement les déchets et faire en sorte également que les industriels changent leur pratique et que les citoyens changent leur consommation. Nous savons pertinemment que 92% des Parisiens vivent en habitat collectif, que ça rend les choses bien évidemment plus complexes pour autant des solutions existent et l’Ademe accompagne les collectivités territoriales volontaires dans un certain nombre d’expérimentations. Alors nous saluons la mise en place de cette fiscalité incitative pour les professionnels mais nous réitérons notre demande de voir cette fiscalité incitative déployée plus largement à travers dans un temps un, une expérimentation. 

Nous souhaitons également améliorer les choses en matière d’évaluation et notamment de transparence des indicateurs. C’est par exemple le tonnage dans chacune des déchetteries parisiennes, l’évolution de ce tonnage, la répartition en fonction des déchetteries et puis la typologie des déchets, ce qui nous permettra de mieux calibrer les actions à mener. 

Nous ne saurions trop vous inciter à regarder les bonnes pratiques dans les arrondissements et je voudrais revenir sur l’initiative de la mairie du 9ème arrondissement en matière de traitement des déchets, qui est un dispositif innovant et qui au regard du drame que constituent les déchets dans notre ville pourrait utilement être généralisé. 

Et puis dernier point, la question du mode de gestion a été évoquée préalablement. Nous, ce sur quoi nous souhaiterions insister, c’est la nécessaire solidarité qu’il existe entre les arrondissements en DSP et les arrondissements en régie au bénéfice de l’ensemble des Parisiens. Alors si nous voulons réellement faire de Paris une ville exemplaire en matière de gestion des déchets, il nous faut des solutions beaucoup plus ambitieuses. Nous soutenons naturellement tous les objectifs que vous vous assignez mais nous souhaitons vraiment que nous accélérions pour embarquer l’ensemble des Parisiens dans l’impérieuse nécessité de réduire nos déchets. 

Je vous remercie.