Madame la Maire, mes chers collègues,

Avec la disparition d’Hubert Germain à 101 ans, en octobre dernier, c’est le dernier membre des 1038 compagnons de l’Ordre de la libération qui s’en est allé.

Refusant la fatalité et le renoncement, Hubert Germain, du haut de ses 19 ans, avait rejoint le Général de Gaulle à Londres dès juin 1940 pour combattre à ses côtés.

En 1941, il participe à la campagne de Syrie, puis en 1942, il rejoint comme officier la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, la célèbre 13, pour la campagne de Libye. Son courage et sa ténacité marquèrent la bataille de Bir Hakeim. Il se bat également à Tunis, Monte Cassino, Pontecorvo avant de débarquer en Provence et de participer à la libération de la France.

Sa bravoure lui vaudra d’être nommé compagnon de la Libération aux côtés, notamment, du Général Eisenhower, de Romain Gary, André Malraux ou en encore Mohamed V, des personnalités unies par l’idée que la Nation vaut tous les sacrifices, jusqu’à sa propre vie.

Après la guerre, il poursuivra son engagement au service des autres, d’abord comme maire de Saint-Chéron dans l’Essonne, puis comme député de Paris (de 1962 à 1973) et ministre à deux reprises sous Georges Pompidou.

Hubert Germain s’est éteint à 101 ans après une vie entière consacrée à la France. En tant que dernier compagnon de la libération, il repose désormais dans le caveau numéro 9 de la crypte du Mont Valérien, ainsi que le Général de Gaulle l’avait voulu.

La disparition du dernier compagnon nous oblige. L’héritage de ces hommes qui ont combattu pour défendre la France et ses valeurs doit continuer à vivre en chacun d’entre nous. Le devoir de mémoire doit se renforcer, car « quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre ». Leur abnégation, leur courage, la capacité à se lever pour défendre ce qui fait la France doivent être rappelés sans cesse, d’autant plus à l’heure de la réécriture de l’Histoire et la montée des séparatismes.

Je condamne avec la plus grande fermeté la vandalisation du Mont Valérien dans la nuit de dimanche à lundi. Souiller ainsi le mémorial de la France combattante est une insulte à la mémoire de toutes celles et ceux qui se sont battus pour nos libertés. La bêtise abyssale, l’irrespect total et la haine doivent être combattus, sans relâche, par tous.

Jeunes et moins jeunes générations, nous devons être des passeurs de mémoire. Car désormais, pour reprendre les mots d’Hubert Germain, nous sommes tous « dépositaires des braises ardentes » qui ne doivent jamais s’éteindre.

Je vous remercie.