Merci Madame la Maire, Monsieur le président, Tony Estanguet
Les drapeaux olympiques et paralympiques flottent depuis quelques semaines sur le parvis de l’Hôtel de Ville, prélude du moment historique que Paris vivra à l’été 2024.
À 3 ans de l’événement, et alors que la situation épidémique mondiale a eu des impacts majeurs sur l’organisation des Jeux de Tokyo, si l’enthousiasme est là et notre soutien aux athlètes total, nos interrogations demeurent nombreuses et ce débat, nous l’espérons, permettra d’y répondre.
Dès le dépôt de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris, nous avions assorti notre soutien d’un certain nombre de pré requis :
- La sobriété budgétaire d’une part, l si la contribution de la Ville est faible au regard des autres contributions publiques, et notamment de celle de l’État, elle ne doit pas se désintéresser de cette question ;
Dès 2017, nous demandions un récapitulatif complet des dépenses engagées et prévues par la Ville dans le cadre de l’organisation des Jeux 2024 – contributions à la Solidéo COJO, subventions, travaux. Nous renouvelons cette demande. Il est en effet essentiel de connaître les perspectives d’investissement et l’effort financier qui sera demandé aux Parisiens.
Monsieur le président, vous avez rappelé l’importance de la part du secteur privé dans le financement de ces Jeux. Qui nécessite aussi de notre part beaucoup de vigilance. A ce titre, le partenariat avec Alibaba nous interroge sur notre capacité à garantir la souveraineté de nos données et notre capacité à dépasser les enjeux de cybersécurité.
sobriété budgétaire, sobriété environnementale : les Jeux doivent être exemplaires en la matière, c’était la une part importante de la candidature parisienne – peu de nouvelles constructions, des rénovations et modernisations privilégiées. Nos équipements en ont besoin. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Au-delà de la sobriété, budgétaire et environnementale, il y a la question de l’héritage et de la balance investissement/héritage. Monsieur le Président, les dérapages budgétaires vous ont d’ores et déjà conduit à revoir un certain nombre de projets. C’est bienvenu sur un plan budgétaire, mais qu’en est-il de la dimension héritage ?
Si en matière économique, social, les Jeux sont un formidable accélérateur d’emplois nous sommes inquiets quant à l’héritage lié aux mobilités. Des difficultés couplées à la pandémie ont fait prendre un retard non rattrapable au grand Paris express dans le meilleur des cas, seuls les tronçons 14 et 16 seront prêts d’ici 2024. Comment dès lors s’assurer que les Jeux soient un véritable accélérateur de mobilités ?
Je souhaite évoquer particulièrement l’héritage lié aux JOP. Avec 54 médailles, les athlètes paralympiques français nous ont éblouis à Tokyo. Alors que Paris accueillera ses premiers Jeux paralympiques, la Ville se doit d’être exemplaire en la matière.
Monsieur le Président, vous avez indiqué vouloir travailler sur « la transition Jeux Olympiques / Jeux Paralympiques ». Mettez fin à cette tradition de double cérémonie de clôture – et de double empreinte carbone pour aller chercher les drapeaux. Les JO ne doivent être clôturés qu’à l’issue des épreuves paralympiques !
Et accélérons madame la maire, l’accessibilité,des transports ! Paris ne peut décemment pas accueillir les athlètes avec seulement 9 stations de métro accessibles ! Oui, cela coûte cher et cela prend du temps. Mais à force de retarder l’échéance, Paris exclut durablement toutes les personnes ayant des difficultés à se déplacer