Merci Madame la Maire, 
 
Cette étude dont nous débattons ce soir s’inscrit donc dans les objectifs du plan Climat avec en ligne de mire la volonté réaffirmée, à laquelle nous souscrivons bien sûr, de la neutralité carbone à Horizon 2050. 
 
Vous nous proposez un document présenté comme scientifique. Il laisse, il en oublie les biais qu’il traverse. Il laisse, il en oublie toutes les questions restées sans réponse, mais j’imagine que c’est la première étape d’un long chemin qui permettra, je l’espère, de revenir de plein pied dans la réalité. Ces billets posent la question du sérieux quand même du schéma directeur à venir fiable pour planifier la transition énergétique des mobilités à horizon 2030-2050 quand il est fait sur des bases faussées. 
 
Le premier biais et c’est ce que nous répétons depuis 5 ans maintenant c’est de penser que Paris est une île. Vous prenez le parc de voiture immatriculé et non circulant. C’est évidemment une double erreur. Les données de déplacement réelles sont lacunaires, les comptages partiels, les immatriculations parasitées par les flottes rattachées aux sièges sociaux dans les arrondissements, ce qui ne veut pas forcément dire qu’elles circulent dans les rues de Paris. 
 
Le deuxième biais, c’est de partir d’une électrification massive présentée comme inévitable alors que l’étude elle-même en souligne les incertitudes. L’étude se fonde sur un scénario qui suppose que 95 % de véhicules légers soient électriques en 2050, 75 % de poids lourd électrique, et une flotte fluviale quasiment totalement électrifiée en 2040 sans aucune démonstration économique ni d’analyse des besoins réseaux ou des coûts d’adaptation des infrastructures. 

Par ailleurs, l’étude passe sous silence les zones sous-dotées aujourd’hui en infrastructure de recharge. Ce qui rend d’autant plus hypothétique ces projections. Le document mise beaucoup sur le renouvellement futur des 107 parkings concédés, mais il n’est pas fait mention des éventuels refus des opérateurs ou de leur demande de compensation financière. 
 
La ville a-t-elle chiffré le coût des obligations qu’elle souhaite insérer ? Et pour moi, je l’ai déjà dit, c’est essentiel. On peut s’interroger sur l’intérêt de réaliser une telle étude centrée sur Paris, alors que les flux viennent principalement de l’extérieur. Une échelle de ce type à l’échelle du Grand Paris paraîtrait plus percutante. 
 
Et enfin, une nouvelle fois, ce futur schéma directeur est annoncé, mais l’étude reste purement théorique. Quels investissements, quelle gouvernance, quel calendrier ? Comment éviter que ce document ne soit qu’un rapport de plus sur une étagère ? L’étude constitue donc un document de référence pour définir le futur schéma directeur de la transition énergétique des mobilités. Il est expliqué que sa mise en œuvre nécessitera l’identification des leviers opérationnels, le stationnement, les concessions, les aides, l’urbanisme, l’équipement à quai et cetera. Une gouvernance dédiée et un suivi annuel mais dont il n’est rien dit. Une révision périodique intégrant les évolutions technologiques et réglementaires. 
 
C’est donc une sorte de boussole qui nous est proposée mais rien de très précis. Notre espoir, c’est que la prochaine étape soit plus élaborée et en même temps plus large et plus sérieuse. Je vous remercie.