Merci beaucoup Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Ce plan est la définition même d’une occasion manquée. 

Attendu depuis le vote de la LOM il n’est en réalité qu’un empilement de plan déjà annoncé et sa conception traduit ce que nous reprochons à l’Exécutif parisien : une succession de projet sans cohérence les uns avec les autres, sans schéma global de circulation, sans prise en compte des différents publics à l’intérieur comme à l’extérieur du périphérique, bref un coup pour rien alors que ce dispositif aurait pu aurait dû pallier les lacunes que nous n’avons eu de cesse de dénoncer.

Le caractère on ne peut plus tardif d’abord qui en fait d’ailleurs un document un peu hors sol puisque rappelons que ce document aurait dû être mis en œuvre depuis 6 ans et auparavant nous avons eu un certain nombre de plans fondés sur un plan de déplacement urbain non actualisé depuis 2007, même l’autorité environnementale s’en émeut dans la mesure où un certain nombre de décisions ont été prises sur le fondement de texte absolument pas actualisé. 

Résultat la redite et l’illustration que les promesses qui ont été faites n’ont pas été tenues : je pense au plan vélo, je pense encore aux places de livraison et un certain nombre de sujets encore. Le sujet de la consultation l’autorité environnementale en parle et j’avoue qu’il est savoureux de lire dans l’exposé des motifs que je cite “Les orientations en matière de mobilité ne peuvent pas être abordées uniquement à l’échelle parisienne.” Alors c’est bien de le reconnaître mais il reste un grand pas c’est de mettre réellement en œuvre ce qui a été écrit et force est de constater que ce n’a jamais été le cas : envoyer un courrier ne fait pas une concertation. 

La déclinaison ensuite c’est tout le paradoxe le plan est à la fois trop général sans être global et pas assez concret et localisé. L’autorité environnementale d’ailleurs le regrette qu’aucune mise en œuvre quartier par quartier n’ait été faite. 

La faisabilité ensuite. Une fois encore ce florilège d’actions déjà annoncé ne fait l’objet d’aucun phasage ni de budget alloué, tout en précisant que les actions seraient menées tout au long de la période. Les conséquences de ce manque de phasage sont connues : des plans non mis en œuvre à l’image du plan vélo, déployé à seulement 40 %. 

Et puis sur le fond nous avons plusieurs désaccords : d’abord un plan de mobilité doit avoir pour premier objectif de se déplacer or ce qui devrait être central n’est traité qu’à la périphérie : oui il faut continuer à mieux partager l’espace public et à l’approche de 2030 et de l’électrification du parc automobile, dimension qui est d’ailleurs passée sous silence, la question de lutte contre la pollution et le bruit deviendra secondaire au profit de l’adaptation de la ville au changement climatique. Oui il faut reconquérir de l’espace pour tous les usagers et pour végétaliser la ville.

La question de la sécurisation de l’espace public là encore un autre enjeu prioritaire mais dont il est peu question alors que c’est un élément absolument central. Et puis la place des piétons : ces grands oubliés des politiques de déplacement parisien. Il faut attendre la fin de la mandature pour qu’il soit enfin mentionné avec des mesures que nous réclamions depuis longtemps. L’entretien et le désencombrement des trottoirs mais l’abaissement des trottoirs pourtant indispensable à l’accessibilité est à peine mentionné. Quant aux assises dans l’espace public : indispensable à une ville marchable elles sont citées mais aucun plan n’est prévu pour les déployer. 

Alors un plan pour rien, un plan qui arrive trop tard, un plan qui traduit l’absence de concertation, l’absence de schéma global et qui révèle finalement l’ampleur des promesses non tenues et une vision très éloignée du pragmatisme nécessaire à un besoin vital une liberté essentielle celle de se déplacer. 

Je vous remercie.